Édition n°9
jeu. 30-11-2017
Toulouse - La Dépêche du Midi
Yannick ASSOUAD
Directeur Général du Groupe Latécoère
La consolidation aéronautique n’est pas nouvelle ; le changement vient du montant de plus en plus important des transactions annuelles. Pourquoi ce mouvement ? Il prend sa source dans la compétition qui fait rage entre Boeing et Airbus (le leader mondial et le leader européen), qui entraîne une baisse des prix du marché et donc des coûts.
Pour répondre à cette demande, les fournisseurs ont à leur disposition : le Design To Cost (conception à coût objectif), l’optimisation de leur organisation et le regroupement. En s’intégrant, les entreprises ont aussi l’ambition d’établir un rapport de forces plus équilibré avec les grands avionneurs.
Un marché s’est déjà fortement consolidé : les chapitres dits ATA (Air Transportation Association). La compétition y est désormais tellement faible qu’on peut se demander si la consolidation n’y a pas atteint ses limites. Le risque est que les avionneurs choisissent de réinternaliser ces activités, comme les nacelles pour Airbus et l’avionique pour Boeing.
En revanche là où il reste de la compétition, la consolidation continuera, pour des raisons d’optimisation des coûts mais pas uniquement… Il y a aussi des raisons plus stratégiques et opérationnelles. Le domaine des aérostructures, par exemple, se partagent entre plusieurs centaines d’acteurs qui n’ont pas tous le cash flow (trésorerie) nécessaire pour investir dans des études et l’industrialisation. S’unir permet de le faire.
Deux autres raisons expliquent la consolidation. La première est la limitation intrinsèque des risques, la seconde est une ambition stratégique spécifique à un secteur. À ce titre, la fusion possible entre Safran et Zodiac Aerospace a pour but de créer un acteur mondial dans le domaine des systèmes électriques à un stade de l’histoire aéronautique où les avions deviennent de plus en plus électriques.
Ce mouvement de consolidation continuera jusqu’à ce que les acteurs ainsi créés ne deviennent menaçants pour les avionneurs.
Peut-on conclure pour autant qu’il n’y a aucun avenir pour des PME/ETI dans l’industrie aéronautique ? Non, il existera toujours des sociétés dont l’innovation est l’ADN et qui seront choisies et même choyées pour cela.
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